Rasso 2018

Bienvenue au Paradis

Compte rendu du 11° RASSEMBLEMENT DU ZEPHYRCLUB 19 au 21 mai 2018.Vous aviez été 27 (sur37 participants) à plébisciter la Correze comme point de rencontre.Vous aviez été 23 (sur 29 participants) à choisir le long week-end de Pentecôte pour nous réunir en 2018.

Vous aviez relevé le pari d’André_Damien03 qui disait que ça serait le paradis ! 

En préambule, quelques chiffres pour situer l’action :


– 30 motos sur le week-end
20 Zephyrs (1×550, 14×750 (dont4 héritages) 5×1100)
6 Z900rs
1 CB1300
1 Pan
1 HD
1 Kawette
1 Scenic 
 – 38 personnes
1 grand garçon,
25 hommes,
12 femmes (6 conductrices + 4 SDS + 2 FDM)
8 personnes dont c’était la première participation.

2x200km de balades arborées.


Alors déjà, le point fort de ce week-end est qu’il fût organisé par “un local” qui connait le coin comme sa poche et qui a pris plaisir à nous faire découvrir sa vision de la région.
C’est une vraie richesse et une chance puisqu’en plus de nous emmener sur les petites routes arborées de la Corrèze, il sait lire dans les nuages et nous a donc gardés à l’abri de la pluie durant tout le week-end.
Le faiseur de pluie a quand même eu raison de notre organisateur et nous a gratifiés de quelques fines gouttelettes le samedi aprèm’.

Les zéphyriens des 5 coins de la France se sont donc mis en marche pour rejoindre notre lieu d’hébergement, le Junior Club.
Lieu magnifique sur les bords du lac de la Trizoune, nous avions le domaine à notre disposition, des hectares de nature à portée de main, un dortoir rien qu’à nous et la salle commune qui n’était commune qu’au Zephyr Club.
Les motos n’étaient pas en reste puisqu’elles avaient un garage collectif pour passer une nuit sereine.

VENDREDI

L’accueil du vendredi se fit naturellement, les premiers arrivés accueillant les suivants par un large sourire, une franche accolade de retrouvailles ou un coup de main pour décharger les machines.
Les tables de pique-nique à disposition au bord du lac se sont vite vu remplir de divers breuvages et grignotons régionaux pour entamer ce week-end.
Nous avons ensuite gagné le réfectoire avant qu’il ne fasse pas trop sombre et que nous ne roulions pas dans l’eau fraîche du lac.

Le repas de ce vendredi soir ne sortait pas des cuisines du Junior Club, mais bien des sacs bien fournis de chacun.
A la bonne franquette, voire même dans un joyeux bordel, les victuailles ont emplie nos estomacs curieux d’avance des différentes découvertes régionales.
Charcuteries, alcool, fromages, pains, vins, bières, confiseries, se sont alors retrouvées mêlées et entremêlées autour d’une bande de joyeux drilles qui se retrouvent ou qui font connaissance visuellement pour la première fois.

Durant tout le week-end, le responsable du centre (quand il n’était pas occupé à tenter de rattraper les chevaux du centre partis en goguette dans la campagne environnante) a été aux petits soins pour notre groupe, parsemant çà et là de délicates attentions.

Dès le vendredi, l’AFA, représentée ici par Aline et Jean-Baptiste (accompagné de leur Arthur et de leur bonne humeur) se sont mêler à notre groupe, histoire de faire connaissance et par là savoir à quel type de chevaliers ils avaient confié le soins de porter leur couleur durant ce week-end.

En effet, il avait été convenu que cette année nous roulions pour l’AFA, Assoc en charge de la sensibilisation des MICI.
Aline nous a fait une petite présentation (une première pour elle) sur les MICI, nous éclairant sur la maladie et sur le message à diffuser ce week-end mais aussi plus tard en regagnant nos campagnes.


Le lendemain, elle reviendra pour couper le ruban violet inaugurant par là le départ de notre première balade de notre groupe paré de violet.

Nous sommes donc vendredi soir, les échanges s’éternisent (pas très tard) à table ou dans le garage ou somnolent déjà les bécanes. Il est l’heure de consolider les anciennes rencontres, de créer de nouvelles amitiés, de tisser de nouveaux liens.
Mais nous sommes sages et l’heure du coucher ne doit pas être trop reportée sous peine de s’endormir en ligne droite lors de la sortie du samedi.

SAMEDI

Nous voici samedi. L’eau chaude se fait parfois attendre aux douches mais avec un minimum de patience et quelques cris tout le monde est lavé de frais et rasé de prés.
Apres un ptit dej’ de champions nous revoilà à côtés de nos belles qui sortent du garage prendre l’air et s’ébrouer devant les appareils photos.



Les machines sont prêtes, les bonhommes aussi, les derniers arrivent, juste le temps de fermer la braguette et les bottes pour être présentable sur la photo de groupe de la presse locale.
Oustiti ! Les mains tremblantes, Aline et André coupent le ruban et laissent s’exprimer les moteurs qui n’en peuvent plus de se faire entendre.

On s’organise, on rappelle la méthode des tiroirs (était-ce bien utile?), on nettoie pare-brises et visières, on présente à tous la moto balai, on gonfle des ballons violet, on noue les rubans aux rétros et on se pare d’autres atouts violets.
Notre joyeuse bande débute son périple sur les routes corréziennes semant derrière elle ballons et rubans violets sur le bord de la route. Il en restera suffisamment au sein du groupe pour malgré tout attiser la curiosité des quelques passants.La horde Zéphyrienne est lancée et un sentiment de plénitude envahit l’homme de tête.

 
Egletons, un petit parcours en ville permettant de voir les remparts de la ville et surtout de faire un petit coucou à Madame la Sœur de notre guide local qui agite sa main vers nous en guise de salut. Allez, vite la Direction de Saint Yrieix le Déjalat est prise, la route est parfaite, la forêt de hêtres succède à la forêt d’épicéas. Si vous saviez les quantités astronomiques de champignons qui y poussent chaque année…

Tiens, on arrive au Suc au May. Première étape, les Zéphyriennes et Zéphyriens alignent leurs belles machines sur le parking. Le soleil est au rendez-vous. La vue sur les monts des Monédières est sublime. Tout un monde de cuirs de casques s’éparpille dans l’herbe, certains s’allongent, d’autres rêvent devant un tel point de vue. Les photos sont prises, les rires fusent, tiens une dame avec une vieille VW Sirocco entame une discussion… !

Il est temps de repartir vers la deuxième étape toute proche, une étrangeté Corrézienne, la chapelle des Estards avec son toit de chaume.Une petite perle fièrement mise en valeur par un maire de talent. On y rencontre un groupe de cycliste vétérans, pas de la dernière guère mais pas loin vu la moyenne d’âge. Il y a même un phénomène de 85 ans qui crapahute les cotes très difficiles du coin avec le sourire aux lèvres. Ok il avait un petit moteur électrique pour l’aider mais quand même, chapeau l’ami… !
Parenthèse : Un nombre conséquent de dépliant sur les MICI a pu être distribué lors de cette halte.

Et hop les moteurs vrombissent de nouveau.
Le timing étant respecté, nous pouvons nous permettre de traverser Treignac. Charmant village Corrézien aux tuiles « bleues ».
Notez le regard des gens à notre passage. Ils nous envient de nous voir tous en groupe au guidon de nos machines et souvent nous font des signes amicaux. Un enfant d’une dizaine d’années nous dresse ses deux bras pour nous faire le salut des motards….
Cap sur le plateau, mais avant il nous faut nous restaurer car le Zéphyrien est affamé. Quelques kilomètres et c’est Saint hilaire des Courbes et sa fameuse auberge des Bruyères connue par grand nombre de Corréziens.

Nous avons pu gouter à l’accueil et la convivialité de la toute la famille CROS. Le fils, vieux garçon un peu figure locale, la mère qui dirige les opérations culinaires et la grand-mère qui a le regard sur tout du coin de l’œil.

En tout cas, nous voilà installés, bichonnés et vite rassasiés. On aura du mal à quitter l’endroit, et c’est sous les saluts amicaux de nos hôtes avec de grands mouvements de bras que l’on fonce vers le plateau de Millevaches.


Large route, un billard qui nous verra traverser Bugeat, une petite ville délaissée et perdue aux hivers rudes. Sortie Bugeat à droite et on file sur la petite départementale qui nous amènera vers les ruines des Cars. Paysage type du plateau, les tourbières et les petites rivières poissonneuses nous accueillent sous un soleil encore généreux. 

L’orage s’abat sur nous quand nous arrivons sur le parking du site Gallo-Romain. Heureusement une grande forêt d’épicéas nous abrite amicalement. La visite du site remarquable s’effectue, mais la pluie et même la grêle continuent à nous tomber sur la tête. Bizarre, à quelques kilomètres, le ciel est d’un bleu éclatant……

Après quelques hésitations et tergiversations, nous décidons de partir vers le bleu et en effet, quelques kilomètres plus loin, le sol et sec et nos vêtements ne vont pas tarder à sécher aussi.
Encore une petite hésitation, rentrer directement à la base ou pas ? Le beau temps avait été annoncé et les amateurs de pluies ne sont pas nombreux. Le temps est menaçant, surtout vers Meymac, une de nos prochaines étapes. Nous continuons comme prévu vers Tarnac, haut lieu de la contestation gaucho-anarcho-zadisto-faitdiverso sncf… (reportez-vous à l’actualité récente et ancienne ) A la traversée du village, c’est le calme plat.

Nous voilà partis vers Meymac, on augmente la cadence au vue des nuages qui s’amoncèlent sur le mont Bessou, prochaine destination de la horde motorisée et sommet culminant à 1000 mètres tous ronds. Nous sommes totalement secs quand les premières gouttes nous tombent dessus, juste en bas du Mont Bessou, visite annulée et nous nous dirigeons vers la base du Junior club. Nous avons au moins 50 km à faire et ce sera sous des trombes d’eau. Nous sommes prudents, à certains moments la visibilité n’est que de quelques dizaines de mètres, et la chute, d’un de nos zéphyriens, même sans bobo, gâcherait un peu beaucoup une si belle journée.

DIMANCHE

Couché tard, levé tôt (pour aller chercher du pain frais à Liginiac car c’est le meilleur du coin), Stéphane est paré pour le petit déjeuner.
Les Zéphyriennes et Zéphyriens s’attablent, au début avec le regard encore plein de sommeil mais rapidement les blagues et les rires fusent. Le soleil brille. On se demande si on va avoir de l’orage une nouvelle fois mais notre guide décide que NON.


Par contre l’étape du Viaduc des rochers noirs est rayée de la liste, les trombes d’eau auront sali encore plus le petit chemin qui y descend. Trop raide et dangereux. De plus on doit traverser le pont du Chambon qui lui ressemble beaucoup.
A la place, nous découvrirons le Puy Foissac.Les motos vrombissent de nouveau, Le boa violet aux couleurs de l’AFA, ballons, rubans et autres décos n’ont pas trop mauvaise allure après l’orage de la veille sur nos Zephyrs adorées. Les Estois sont parmi nous et peuvent faire grossir la meute impatiente.Traversée de Neuvic et passage aux pompes à essence. Ça discutaille et le départ tarde un peu. La journée sera longue, restons Zen… ! C’est parti, départementales et routes communales se succèdent. Les petits bosquets, les herbes sont hautes dans les près, d’ailleurs les verts tendres des chênes rivalisent avec les verts foncés des pins et épicéas.
Le plaisir de la moto, le nez au vent, les odeurs remplissent nos poumons, de petits champs çà et là de genêts en fleurs dont le jaune est éblouissant au soleil.

Tiens !!!  C’est pas le bon village ! Rien ne ressemble plus à un Saint Hilaire qu’à un autre Saint Hilaire. Pas grave, espérons que personne ne s’en soit aperçu et cap sur Lapleau.
Un village typique Corrézien avec ses vieilles pierres gris bleu et ses toits en tuiles de Travassac.
Nous plongeons dans la vallée de la Luzège, la route est un vrai billard les virages relevés, c’est de la moto plaisir. Les Zeph en redemande !

Et hop, on sort des gorges pour se retrouver à Soursac, petit plat de quelques kms avant de plonger cette fois-ci dans le sérieux ! Descente vers le barrage de l’Aigle.

La vue du vide nous prend tout entier ! Une sacrée sensation de vide, mais concentration sur le pilotage malgré le paysage grandiose. On passe même sous des arches à même la paroi mais voilà enfin le barrage et il y a du monde ! 


On pose les bécanes et on discute avec d’autres motards qui sont déjà en admiration devant la beauté du site. Un drone nous survole et plonge vers le vide. Il faut bien repartir, mais nul doute que la suite sera à la hauteur.

Pas totalement seuls …

Mais …

biens


En effet, la descente pour rejoindre la Dordogne et ses rives est sublime. A quelques kilomètres du barrage on l’a franchi sur un vieux pont pour arriver au village de Spontour haut lieu de la navigation en Gabare et des gabariers. Il faut sortir des gorges, et les virages s’enchainent, petit à petit la route devient un vrai tapis roulant ou les angles sont pris de plus en plus vite et en toute sécurité. Petit ralentissement de l’allure à l’approche de la bifurcation vers Lafage sur Sombre. Juste avant le village, nous saluons d’un salut motard et du pied, la mémoire de Pierre-Yves, ancien Zéphyrien parti trop tôt et enterré dans le petit cimetière que nous frôlons avant de basculer sur la place du village. Nous voilà maintenant en direction du pays natal de notre meneur, Marcillac La Croisille.

Nous traversons la petite cité pour nous diriger vers un endroit magique qui a peuplé ses rêves d’enfant d’histoire de guerre et de héros résistants. L’œil du puisatier, un promontoire surplombant les gorges de la Dordogne niché dans une forêt de chênes et de fougères. Nous y resterons un long moment tant nous sommes bluffés par l’endroit.


Mais l’heure du casse-croute arrive, les gargouillis des ventres affamés résonnent dans la vallée. Le timing est pile-poil. Traversée de Lavialle petit hameau que nous traversons et qui a vu la naissance du Zephyrien au boa violet il y a … quelques années. 

 

Le barrage de Lavalette nous accueille, il n’a pas changé, stoïque face aux ans et aux éléments. Nous le traversons en admirant la vue sur la retenue d’eau. Attention, on ne s’y croise pas à deux voitures, donc prudence. Enfin le pont de Marcillac, un vieux pont en fer comme celui de parc avenu à New York (en plus petit, les zéphyriens l’ont mitraillé en vidéos et photos au retour) nous permet de rejoindre la superbe plage de sable blanc de Marcillac à rendre jaloux le plus chauvin des bretons. (suivez mon regard.)

Le petit pont de fer …

sur l’eau du lac

Le grand parking du restaurant nous attendait sous un soleil de plomb, et surprise ! une dizaine de vieilles vw scirocco sont alignées sagement. Nous aurons avec la dame déjà rencontrée la veille (faut suivre !) et ses amis des contacts chaleureux et amicaux car ils seront nos voisins de tablée.

Les zéphyriennes et les zéphyriens

on les reconnait à la manière

de se tenir à table

Chapeau !

Une grande table justement, sous le soleil et les ombres d’un grand chêne nous accueillent au restaurant « Les pieds dans l’eau ».  Repas excellent et bien mérité. Il sera pris avec lenteur plaisir et partage. Certains ont même eu droit à une petite sieste, d’autres une petite balade sur la plage. Le temps aurait dû s’arrêter là !

Mais le désir de remonter sur nos belles est bien présent. Départ en fanfare vers le barrage du Chastang où nous ferons une pause bien méritée après avoir dévalé tous les virages en épingles qui y mènent. Mais une question se pose !!! où est passée la voiture balai ? On a perdu notre zézé national. Heureusement quelques coups de fil auront suffi à nous les remettre sur le bon chemin. Cet épisode restera dans les annales du ZC car perdre la voiture balai qui est sensé récupérer les motards qui se perdent…. Ça reste délicieux à entendre.

Départ vers Argentat, la ville bien nommée. Nous longeons la Dordogne sur des kilomètres, celle-ci s’écoulent tranquillement et ses berges sont souvent visibles à travers les arbres qui la borde. Le temps devient menaçant en ce milieu d’après-midi mais comme il avait été décidé nous n’aurons pas d’orage. Argentat se révèle à nous, nous la traversons une fois et une nouvelle fois pour profiter de la vue du pont qui enjambe la rivière.

Cap sur Saint Privat, la route est belle, sinueuse, mais rapide. Cela va changer de nos innombrables lacets et virages déjà parcourus. Les kilomètres s’enchainent à belle vitesse. A saint Privat nous ralentissons fortement pour prendre la départementale qui va nous mener jusqu’au Pont du Chambon. Après avoir traversé le fameux pont suspendu, nous faisons une halte au pied du fameux hôtel restaurant « Le rendez-vous des pêcheurs ».

C’est ici que le père de Nono (le robot) a commencé sa carrière de travailleur esclave à l’âge de 13 ans. Souvenirs souvenirs. Le site est quand même superbe, niché au fond des gorges, de quoi passer un été au calme et loin des foules. La pause terminée, nous prenons la petite route aux lacets en épingle pour remonter sur Saint Merd de Lapleau puis revenir sur Marcillac, histoire de boire un verre « chez la Françoue ».

Quelle déception de voir que celle-ci a fermé boutique et c’est avec une gentillesse toute Corrèzienne, que la patronne du restaurant d’à côté accepte de nous servir à boire. Ça tombe bien nous dit-elle, les tables du Baptême que nous avons servi ce midi vous tendent les bras. On reconnait bien là l’esprit d’ouverture et de gentillesse Corrézienne car ils étaient tous crevés et pressés de fermer à notre arrivée.

Le père de Nono le petit robot …

en pleine conversation organisationnelle du rasso au paradis



Il s’agit de rentrer au bercail maintenant, direction la route Marcillac Egletons, qui nous permet de faire de belles pointes à travers la forêt et les près ou les jeunes veaux nés dernièrement gambadent au son de nos Zéphyr rugissantes…. Un parcours d’une cinquantaine de kilomètres, Egletons Saint Angel et retour au Junior club où nous attendait la voiture balai perdue une deuxième fois.

Apothéose culinaire et séquence émotion pour cette dernière veillée lorsque les yeux du petit robot se sont illuminés et par la même occasion ceux de notre homme de tête. Nous lui devions bien cette petite attention.
Nous avons repoussé autant que possible l’heure du couchage, bien conscient que c’étaient les dernières heures que nous pouvions passer ensemble avant de nous retrouver l’année prochaine aux mêmes dates.

Nos hôtes du Junior Club nous ont encore gâtés pour notre dernière soirée. Pour patienter, nous continuons de faire honneur à notre réserve de produits régionaux sans savoir que le repas du soir sera gargantuesque. Une spécialité (également bien connue en Pologne) de la région avait été prévue pour 80 personnes, nous étions 40 à regarder avec un air incrédule ce choux farci. Le gâteau qui l’accompagnait n’avait rien à lui envier.  

Mais plus en amont dans la soirée , le retour vers notre gîte avait été ponctué par le traditionnel apéro du retour de ballade . C’est là que les corps se détendent et que les esprits s’échauffent , je veux dire en cela qu’ils se libèrent . Un canon , deux canons avant d’aller se coucher comme chantait Charlélie Couture … C’est lors de ces “échauffements” que Beurk , Steff et Kosak ont discuté de leur passion commune pour le Rock , les trois se découvrant guitaristes pratiquants . Passés à l’étape suivante dans l’ivresse des profondeurs dûe comme chacun sait à un excès d’azote dans le sang , et non pas comme l’ont prétendu les mauvaises langues à un excès de Ricard , ils pastisèrent , pardon …ils pactisèrent la création d’un groupe Rock du Zéphyr Club qui donnerait son premier concert l’année suivante , au prochain rasso . La chose fut scellée par une tournée supplémentaire . Restait à trouver un nom …

Après quelques propositions hasardeuses , Dodo750 qui brille par une hygiène de vie remarquable , bref , qui était moins bourré que les autres , hasarda ” Le Led Zeph ” . Éclair de génie dans un monde en extinction cérébrale . Adopté !

C’est à cet instant que nos co apérophages se rendirent compte qu’il manquait un chanteur …

Un individu à la bouche pâteuse frappa sur l’épaule de Brico attablé un peu plus loin , occupé qu’il était à garder un peu de dignité ascétique à cette soirée . La suite prouvera qu’il cachait bien son jeu .

” Dis donc Brico , toi qui parles fort , tu voudrais pas être chanteur dans un groupe rock ?”

” Pas de problème , on commence quand ?” … puis il poursuivit sa conversation en s’en resservant un dernier petit avant de passer à table .

Ainsi naquit le Led Zeph qui un an plus tard donnera comme convenu son premier concert au Rasso de Prémanon .


LUNDI

Le dimanche soir est synonyme de fin de week-end, ici ce lundi matin signifie retour au bercail.
Personne n’est franchement pressé de se lever, de passer à la douche, de se pointer au ptit dej’.
Finalement l’appel du café et du pain chaud nous réunit une dernière fois à table. Stéphane a préparé quelques baguettes supplémentaires et mis à disposition dédiées à la préparation des sandwiches bien utiles au périple de retour vers nos campagnes.

Déjà, ça s’affaire à gauche et à droite, les motos sont invitées à prendre l’air hors du garage pour s’ébrouer et se faire mécaniquement palper pour les quelques contrôles d’usage.
L’arrivée des Zephyriens s’était déroulée au compte goute, le départ en va de même. Malgré certains impératifs professionnels ou de temps de route, chacun étire le plus possible ces instants paradisiaques. Encore quelques mots par-ci, quelques accolades par-là tentant ainsi d’extraire jusqu’à la lie ces moments de partages, de fraternité, de découvertes et d’amitié.

Le Zéphyr Club fait son cinéma !

Les Zephyriens vous racontent …

Etienne34 

Voilà, c’est fini !
Les trois sudistes font les derniers kilomètres en formation et le panneau sortie Montpellier de L’A75 nous donne le top, les motos se rapprochent, les V de la main et les jambes tendues sonnent la fin. De l’échangeur qui surplombe l’autoroute, je tourne une dernière fois la tête pour voir s’éloigner Aslel et Lolo, mes deux fidèles compagnons des rassos du Zéphyr Club.
Ça faisait des mois que l’on préparait notre périple, le road pour monter en Corrèze, la préparation mécanique des machines, on était au taquet !
Le jour J, c’était réglé au millimètre, pour notre troisième édition, pas de stress, on fait comme d’habitude, rendez-vous à la terrasse de Gignac, je retrouve finalement Francky à la station et on rejoint ensemble Lolo qui sirote déjà son café sous les platanes, les doigts de pieds en éventail et le cuir sur le dossier de sa chaise, les bras tendus vers le ciel en nous voyant arriver avec son tee shirt du club, croyez-moi, il avait la banane ! Et nous aussi.
Il est 9h30, le soleil est au rendez-vous également et il devrait faire la route avec nous. On prend des nouvelles de chacun, on brief le parcours sur ma sacoche réservoir, ça va être du billard, une journée à moto c’est déjà le paradis.
Millau, Rodez et on entend les estomacs commencer à s’impatienter, mais avant, j’ai une petite surprise, en entrant dans le petit village de Saint-Laurent, je bifurque à droite et on gare les motos. En plein milieu de ce village en contrefort, jaillit une magnifique cascade, elle tombe d’une bonne dizaine de mètres dans un bassin naturel et repart bouillonnante sous la route pour dévaler la pente entre les jardins. On prend le temps de quelques photos et du brumisateur naturel, d’une petite clope et on se remet en selle, prochaine étape…

A table ! C’est local, c’est au bord de la route, c’est pas cher, c’est parfait ! On s’est arrêté au centre de Marcillac, les motos cliquettes à côté de la table et le rebord de la fenêtre tient lieu de vestiaire à motards.
Le village est au fond de la vallée et l’on devine en altitude les rangs de piquets de vigne. Tavernier ! A boire ! Sur ses conseils, nous choisissons avec curiosité le nectar du cru qui fera, apéro, entrée plat fromage et dessert et café s’il en reste ! Pas mauvais cet apéro…bien avec la charcuterie du coin… passe tout seul avec la saucisse locale…une merveille avec ce généreux plateau de fromage du terroir…on a bien fait d’en garder un peu pour la tarte maison ! hic ! Trois cafés !

Et nous voilà reparti, direction Conques, où Lolo avait suggérer une halte touristique, nous laissons nos montures à l’entrée et entamons notre escapade digestive à travers les ruelles pavées de ce très beau village resté et entretenu dans une autre époque, au milieu duquel trône une imposante abbaye.
Avec ce soleil qui apparaît, les pierres et les toits de lauzes, comme on les appels chez nous, s’illuminent et le lieu devient surréaliste. On traîne on traîne mais notre chemin de Compostelle à nous n’est pas fini, alors cette fois, on vérifie l’arrimage, on sert la jugulaire et on enroule les derniers kilomètres de l’Aveyron, on traverse les flots du Lots et nous voici dans le Cantal, les routes sont belles, Aurillac puis jusqu’aux rives de la Dordogne pour entrer en terre sainte, “Corrèze nous voilà”, prochaine étape, c’est vous, les forumeurs !

La Corrèze, des étendues d’eau, beaucoup d’eau, du vert, très très vert, ont été à peine rassuré nous les sudistes mais le ciel était aussi bleu que chez nous et on a reçu une fabuleuse averse de bienvenue !
On y était !
Le site qu’André Damien nous a préparé est splendide, on est en pleine nature, au bord d’un lac qui donne une sérénité particulière au lieu et de magnifiques chevaux qui vont et viennent sur les grands espaces d’herbes grâces.

On coupe les moteurs, on tombe les casques et les gants et les sourires illuminent les visages, ceux que l’on attendait de revoir et ceux que l’on découvre, on sert des mains et même on s’embrasse, la luminosité des pixels de nos ordis, tablettes et smartphones est noyée par celle de cette chaleur humaine.

Et puis, à notre tour, nous accueillons les arrivant, “c’est lui ça ! Il a une nouvelle moto ? Tiens, mais c’est elle ! C’est super qu’elle ait pu venir !” Les motos commencent à s’accumuler, les petits groupes échangent çà et là, on aide à descendre les motos des remorques, on admire de très belles motos.
On y est là ! ça a commencé et on l’a pas vu venir, on est en immersion totale !

Durant ces deux jours qui allaient suivre, notre hôte nous a fait découvrir sa région, près de 400 km à sillonner la campagne Corrézienne pour nous faire partager son attachement à ce petit bout de France que bon nombre d’entre nous ne connaissait que de nom. Il a sorti les tables dehors, mis au défi le soleil de ne pas briller au-dessus de notre soutien à son association, il nous a réuni autour de copieux repas, nous a invité à nous rencontrer, à nous revoir ou nous connaître, a scrupuleusement respecté la traditionnelle saucée et j’espère que nous l’aurons assez remercié pour tout cela.

C’était un rasso ambitieux, car en plus de l’organisation déjà conséquente nécessaire pour canaliser une bande de bikers pendant tout un week end, cette année, il y aura eu l’accueil des RSistes et le soutien à une association.

Ne changez rien…venez comme vous êtes ! 

Alain F01 

Pour mon premier rasso, que du bonheur. Une grosse fatigue sur la fin du trajet au retour mais partant pour le prochain.

En quittant ceux de l’ouest à Lanester. Je fais le plein, je récupère mon sac à dos que Mimi a eu la gentillesse de mettre sur ses bagages pour me soulager le dos. Merde ! le bidon d’huile s’est ouvert ! Tant pis pour le linge sale. Il rejoindra les chiffons pour entretenir la moto. Les chaussures sont un peu huilées aussi. Bon, ça évitera la corvée de cirage.

Au moment de partir, je cherche mes clefs. Tous se mettent de la partie pour les retrouver. Elles sont dans la poche arrière de mon jean Je dois avouer que je fais la dernière partie du trajet sans trop voir la route. Pas trop grave, il y a peu de circulation. Je peux rouler à 50 sans embêter personne.

Après une centaine de kilomètres, je meurs de soif. En pleine campagne pas une station pour me désaltérer. Miracle ! à S…..c, une façade colorée, un pub ! la porte est ouverte, une faible lumière brille à l’intérieur. Je rentre, un local enfumé, quelques clients dans un état … un soir d’ascension après un week-end sans doute, chargé, très chargé. Un jeu de fléchettes au fond du local. Il est de bon ton de ne pas s’en approcher, l’adresse des tireurs laisse à désirer. Régulièrement, dans un concert de cris et de franche rigolade, il se mettent à quatre pattes pour chercher les fléchettes qui ont raté la cible, sous les sièges, les tables. Curieux, ils sont souvent à quatre pattes ! Il y a même une jeune femme dehors qui cherche elle aussi une fléchette qui aurait traversé la salle…

Un personnage de BD s’approche. Le rasoir doit être en option, le peigne aussi d’ailleurs. La voix éraillée me semble bien attaquée par des substances diverses et variées qui ont leur place dans ce local.
Il me dévisage. Je dois faire figure de zombie dans le décor. Mais bon, avec la fatigue, ça ne doit pas être très loin de la réalité. C’est l’ascension. On devrait avoir la tête tournée vers le ciel. Sauf que moi, avec la fatigue, je m’enfonce tout doucement dans le brouillard.

– “Qu’est-ce que tu bois ?”
– “Une menthe à l’eau”
– “Ici on sert qu’les hommes, y a que d’la bière !”
– ” Désolé, mais je viens de faire plus de 700kms en moto. Si je bois une bière de m’écroule !»
– “Bon ! on va t’la trouver ta menthe à l’eau. Mais ici même les femmes boivent d’la bière !”

Effectivement, ça se voit. Mais il est de bon ton de ne pas le faire remarquer.
Je sors sur le trottoir pour boire mon verre, respirer un peu et récupérer avant de reprendre la route. La vingtaine de kilomètres qui me reste s’effectue tranquillement.
Enfin la maison, je laisse mon fils rentrer la moto dans le garage. Une bonne douche. Il n’y aura pas entrainement ce soir ! Au lit et, place aux rêves et aux souvenirs.